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viennent, sont transportées par des charrettes que traînent des bœufs. Les conducteurs marchent en caravanes, pour pouvoir se défendre contre les incursions des Indiens indépendans.

Elle a, par sa situation et par la bonté de l’air qu’on y respire, tout ce qui peut rendre une colonie florissante. La vue d’un tiers de l’enceinte s’étend sur de vastes campagnes toujours couvertes d’une belle verdure. Le fleuve fait les deux autres tiers de son circuit, et paraît au nord comme une vaste mer, qui n’a de borne que l’horizon. L’hiver commence dans le pays au mois de juin, le printemps au mois de septembre, l’été en décembre, l’automne en mars, et ces quatre saisons y sont fort réglées. En hiver, les pluies y sont fort abondantes, et toujours accompagnées de tonnerre et d’éclairs si terribles, que l’habitude n’en diminue pas l’horreur. Pendant l’été, l’ardeur du soleil est tempérée par de petites brises, qui s’élèvent régulièrement entre huit et neuf heures du matin.

La fertilité du terroir autour de la ville répond à l’excellence de l’air, et la nature n’y a rien épargné pour en faire un séjour délicieux. Elle est située par 25° 16′ sud, et 60° 1′ à l’ouest de Paris.

Tous les historiens conviennent que les jésuites rendirent les plus grands services dans la province de Buénos-Ayres ; et, sans eux, peut-être ne serait-on jamais parvenu à adoucir et civiliser les nations voisines. Les premiers