Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/27

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parti de les transplanter, au nombre de plus de douze mille, dans les terres du Paraguay, et l’on y joignit à peu près le même nombre de ceux de Tapé, dans la seule vue de leur assurer à tous une vie plus certaine et plus tranquille. Ces peuplades, grossies avec le temps par de nouvelles conversions, augmentèrent jusqu’au point, qu’en 1734, suivant une relation que je reçus de bonne main pendant mon séjour à Quito, on comptait trente-deux bourgs guaranis, qui contenaient plus de trente mille familles ; et, leur nombre croissant de jour en jour, on pensait alors à fonder trois nouveaux bourgs. Une partie de ces trente-deux peuplades est du diocèse de Buénos-Ayres, et l’autre du diocèse du Paraguay. Cette même année, il y avait sept peuplades de la nation des Chiquitos dans le diocèse de Santa-Cruz de la Sierra, et l’accroissement continuel de leurs habitans faisait penser aussi à multiplier le nombre des villages.

» Les missions du Paraguay sont environnées d’idolâtres, dont les uns vivent en bonne intelligence avec les nouveaux convertis, et les autres les menacent continuellement de leurs incursions. L’ardeur des missionnaires les conduit souvent chez ces barbares, et leurs peines n’y sont pas toujours inutiles. Ils inspirent quelquefois le goût du christianisme aux plus raisonnable, qui quittent alors leur pays, et passent dans les villages chrétiens, où ils reçoivent le baptême après les instructions