Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/28

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

convenables. À cent lieues des missions, il se trouve une nation idolâtre, nommée Guénoas, qu’il est fort difficile d’amener à la lumière de l’Évangile, non-seulement parce qu’ils sont dans l’habitude d’une vie licencieuse, mais parce qu’ayant parmi eux plusieurs métis, et même quelques Espagnols noircis de crimes, à qui la crainte du châtiment a fait chercher cet asile, le mauvais exemple qu’ils en reçoivent les éloigne des vérités qu’on leur prêche. D’ailleurs la vie oisive à laquelle ils sont accoutumés, ne subsistant que de leur chasse, sans cultiver même leurs terres, leur fait craindre le travail, qui serait une suite de leur conversion. Cependant la curiosité ou la tendresse pour leurs parens en amène plusieurs, dont quelques-uns se soumettent au joug de la religion. Il en est de même des Charuas, peuple qui habite entre le Parana et l’Uraguay ; mais ceux qui occupent les bords du Parana, depuis le bourg du Saint-Sacrement, sont plus dociles, parce qu’ils sont plus laborieux, qu’ils cultivent leurs terres, et qu’ils n’ont aucune communication avec les fugitifs. Vers la ville de Cordoue, d’autres idolâtres, nommés Pampas, sont extrêmement difficiles à convertir, quoiqu’ils viennent vendre leurs denrées dans la ville : mais ces quatre dernières nations vivent dans une paix constante avec les chrétiens. Aux environs de Santa-Fé, ville de la province de Buénos-Ayres, on trouve divers peuples guerriers, dont toute la vie se passe en