excursions, qu’ils poussent souvent jusqu’aux murs de San-Yago et de Salta, dans la province de Tucuman, qu’ils ravagent. Les autres nations qui habitent depuis les confins de celles-ci jusqu’au Chiquitos, et jusqu’au lac de Xarayes, sont peu connues. Dans ces derniers temps, quelques jésuites ont pénétré chez ces peuples par la rivière de Pilcomayo, qui coule depuis le Potosi jusqu’à l’Assomption, sans avoir pu découvrir leurs habitations ; ce qu’on attribue à la vaste étendue de leur pays ou à leur humeur errante, qui ne leur permet pas de faire un long séjour dans les mêmes lieux. Vers le nord de l’Assomption, on rencontre un petit nombre d’idolâtres, dont quelques-uns, s’étant laissé approcher par des missionnaires qui cherchaient à les découvrir, les ont suivis sans répugnance aux villages chrétiens, et se sont rendus à leurs instructions. Les Chiriguans, qu’on a nommés plus d’une fois, habitent aussi du même côté, et n’aiment point qu’on leur propose de mener une vie moins libre que celle dont ils jouissent dans leurs montagnes.
» On doit comprendre que les missions du Paraguay occupent un pays considérable. En général, l’air y est fort humide et tempéré, mais froid néanmoins dans quelques parties. Le terroir est fertile en toutes sortes de grains, de fruits et de légumes. On y cultive en particulier beaucoup de coton, et l’abondance en est si grande, qu’il n’y a point de village qui