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plusieurs plantes intéressantes, que nous allons passer en revue.

Dans toute la province de Quito, on donne le nom de guabas à un fruit qu’on appelle pacaès dans tout le reste du Pérou ; c’est l’acacia à fruit sucré (mimosa inga). Sa cosse, longue d’environ quatorze pouces, est d’un vert foncé, et toute couverte d’un duvet qui est doux lorsqu’on y passe la main du haut en bas, et rude au contraire en remontant. Ses cavités sont remplies d’une moelle spongieuse et légère, de la blancheur du coton. Cette moelle renferme des pepins noirs d’une grosseur démesurée, puisqu’ils ne laissent autour d’eux qu’une ligne et demie d’espace à la moelle, qui fait d’ailleurs un jus frais et doux. La grenadille du Pérou a, comme ailleurs, la forme d’un œuf de poule, mais elle est plus grosse.

La frutille, ou fraise du Pérou et du Chili, est fort différente des fraises de l’Europe, non-seulement par sa grandeur, qui est d’un bon pouce de long sur huit lignes de diamètre, mais encore par son goût, qui est plus aqueux, sans être moins agréable. Aussi renferme-t-elle beaucoup plus de suc. Cependant la plante ne diffère des nôtres que par les feuilles, qui sont un peu plus grandes.

L’oca est la racine de l’oxalis tuberosa, longue de deux ou trois pouces, et grosse d’environ six lignes dans une partie de sa longueur ; car elle forme divers nœuds qui la rendent inégale et tortue. Elle est couverte d’une peau