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Dans les lieux où il ne croît que du petit jonc, et où la terre ne peut recevoir aucune semence, on trouve un arbre que les habitans du pays nomment quinoal, dont la nature répond à la rudesse du climat. Il est de hauteur médiocre, touffu, d’un bois fort, et la feuille même est épaisse dans toute sa longueur : sa couleur est un vert foncé. Quoique cet arbre porte à peu près le même nom que la graine dont on a parlé sous celui de quinoa, elle n’en vient point, et ces plantes n’ont rien de commun avec lui.

Le même climat est ami d’une petite plante que les Américains nomment dans leur langue bâton de lumière. Sa hauteur ordinaire est d’environ deux pieds : elle consiste, comme la calaguala, en plusieurs petites tiges qui sortent de la même racine, droites et unies jusqu’à leur sommet, où elles poussent de petits rameaux qui portent des feuilles fort minces. On coupe cette plante fort près de terre, où son diamètre est d’environ trois lignes ; on l’allume, et, quoique verte, elle répand une lumière qui égale celle d’un flambeau, sans demander d’autre soin que celui d’en séparer le charbon qu’elle fait en brûlant.

L’algarroba ou algorova est le fruit d’un arbre légumineux de même nom : on en nourrit toute sorte de bestiaux. Il est blanchâtre, entremêlé de petites taches jaunes ; ses cosses ont quatre ou cinq pouces de long sur environ quatre lignes de large. Non-seulement cette