Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/94

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chair en-dessous. Le tapir est un animal solitaire ; il vit dans l’épaisseur des grands bois, et fuit le voisinage des lieux habités. Il fréquente volontiers les lieux marécageux, et il aime à se baigner dans les rivières et les lacs ; mais il a constamment son gîte dans les collines. Il ne fait pas entendre d’autre cri qu’un sifflement grêle. Il se nourrit pour l’ordinaire de fruits sauvages, de rejetons et de pousses tendres. Il est d’un naturel doux et assez timide ; cependant il se défend très-bien, et tue souvent les animaux qui l’attaquent. On dit même que, si le jaguar se jette sur le tapir, celui-ci l’entraîne à travers les parties les plus épaisses des forêts, jusqu’à ce qu’il l’ait brisé en le faisant passer par les espaces les plus étroits. Le tapir s’apprivoise aisément, reconnaît son maître et le suit. Sa chair est grossière, sèche et de mauvais goût. Son cuir est fort et solide. Les Espagnols ont appelé le tapir la grande bête.

Les forêts des régions chaudes servent de retraites aux alouates, aux coaïtas, aux micos, et à un grand nombre d’autres singes.

Les singes sont le gibier le plus ordinaire et le plus recherché des peuples sauvages. Lorsqu’ils ne sont pas chassés ni poursuivis, ils ne marquent aucune crainte à l’approche de l’homme ; et c’est à quoi les sauvages reconnaissent, quand ils vont à la découverte des terres, si le pays qu’ils visitent est neuf, ou n’a pas été fréquenté par des hommes. Dans le