Les mariages, les funérailles, les danses et les fêtes des Caraïbes ne diffèrent point assez des mêmes usages, chez la plupart des autres Américains, pour demander des observations particulières, mais on remarque, à l’honneur de leur nation, que s’ils mangent leurs ennemis en guerre, c’est dans l’emportement du triomphe, et sur le champ même de leur victoire ; qu’ils traitent avec humanité, non-seulement les étrangers qui viennent les visiter, mais les captifs mêmes qu’ils prennent sans résistance, et qu’ils ont surtout beaucoup de compassion pour les femmes et les enfans. La crainte qu’ils ont d’être surpris par les Européens, et chassés des îles qui leur restent, comme ils l’ont été de toutes les autres, leur fait poster sur leurs côtes de petits corps-de-garde pour découvrir les barques étrangères qui en approchent. Ils se hâtent de les faire reconnaître par quelques canots ; et s’ils les croient ennemies, ils s’assemblent assez tôt pour défendre leurs possessions ; mais ce n’est jamais à force ouverte, ni même en troupes réglées. Ils dressent des embuscades, d’où ils s’élancent furieusement, en faisant pleuvoir d’abord une grêle de flèches ; ensuite ils emploient leurs boutons avec la même furie. S’ils trouvent une résistance qui les fasse douter du succès, ils prennent la fuite vers leurs rochers et leurs bois, et quelques-uns même en mer, où ils plongent dans l’eau à deux ou trois cents pas du rivage. Ils ne se rallient qu’après avoir