doublé leur nombre, pour ne plus rien donner au hasard. Mais un voyageur anglais, qui avait connu leurs forces dans plusieurs incursions qu’il leur avait vu faire aux îles anglaises d’Antigoa et de Mont-Serrat, assure que celles mêmes de Saint-Vincent et de la Dominique n’ont jamais été capables de mettre plus de quinze cents hommes sous les armes.
Le même voyageur ajoute qu’ayant enlevé, il y a cinquante ou soixante ans, quelques jeunes Anglais des deux sexes, et les ayant menés à l’île Saint-Vincent, non-seulement ils le traitèrent avec humanité, mais ils les élevèrent dans leurs usages, et leur en firent prendre une si forte habitude, qu’ils ont formé dans cette île des races mêlées, qu’on distingue encore des vrais Caraïbes à la couleur blonde de leur chevelure.
CHAPITRE II.
Saint-Domingue.
Le relâchement du commerce, causé par la défense de recevoir des étrangers, et l’espoir de faire plus de fortune dans les colonies du continent, sujet de désertions fréquentes, faisait languir depuis long-temps Saint-Domingue entre les mains des Espagnols. On n’y comptait plus, au commencement du dix-septième siècle, qu’en-