de l’Afrique et de l’Amérique. Ellis assure qu’ils ne le sont pas moins dans les parties septentrionales de la Russie, qu’ils abondent en Égypte, et qu’ils s’accommodent de l’air d’Angleterre, où les curieux en ont fait apporter de fort gros.
Quoiqu’il ne paraisse point que les hermines soient aussi communes dans ces régions boréales de l’Amérique que dans la Sibérie et la Laponie, elles y sont de même de la grosseur d’un gros rat, avec le double de sa longueur ; elles sont un peu rousses en été, et en hiver elles acquièrent une blancheur éblouissante ; enfin elles ont la queue aussi longue que le corps, terminée par une petite pointe fort noire.
Le rat des montagnes du pays est de la grosseur ordinaire du nôtre, mais d’une couleur plus rouge en été, et rayée de noir. Il semble qu’il tombe du ciel, car il ne paraît que lorsqu’il a beaucoup plu. On assure que ces animaux, qui sont alors en grand nombre, ne fuient point à l’approche des hommes ; qu’étant attaqués, ils mordent le bâton dont ils sont frappés, et que, loin de craindre les chiens, ils leur sautent sur le dos, et les obligent de se rouler par terre pour se délivrer de leurs morsures. On raconte aussi que, si le froid les surprend hors de leurs retraites, ils se détruisent eux-mêmes en se précipitant dans les lacs, et qu’on en trouve souvent dans le corps des brochets qui les ont nouvellement engloutis.