Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/205

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de l’Europe. Le même jour il vit, pour la première fois, des perroquets : c’étaient des traîneurs qui se rendaient sur le Mississipi, où l’on en trouve dans toutes les saisons ; au lieu que la Théakiki n’en a que pendant l’été. Les deux jours survans, on eut à traverser un pays charmant ; et, le 3 octobre, on arriva dans un second village d’Illinois, à quinze lieues du premier. Il est fort agréablement situé au fond du lac de Pimiteouy, nom d’un endroit de la rivière où elle s’élargit d’une lieue dans l’espace de trois. Quelques Français canadiens, qui se trouvèrent encore ici, causèrent beaucoup d’embarras à l’observateur en lui apprenant qu’il était entre quatre partis ennemis, et qu’il n’y avait pas plus de sûreté à continuer sa route qu’à retourner sur ses pas. Ses affaires ne lui permettaient point de passer l’hiver chez les Illinois. Enfin deux des Canadiens s’offrirent à grossir son escorte, et ce secours fortifia son courage. Il reprit sa navigation le 5 octobre. On compte soixante-dix lieues de Pimiteouy au fleuve Mississipi. Depuis le premier village des Illinois, qui est par le 41e. degré, la rivière coule à l’ouest, en prenant du sud ; mais elle fait plusieurs circuits. D’espace en espace, on y rencontre des îles, et quelques-unes assez grandes. Les bords sont si bas en divers endroits, qu’au printemps elle inonde la plupart des prairies qu’elle traverse. On assure qu’elle est partout fort poissonneuse ; mais des voyageurs pressés par la crainte pensent peu à la