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pêche. Il est plus facile de tuer un bœuf ou un chevreuil ; et sur cette route on a toujours à choisir.

Le 6, à la vue de quantité de bœufs qui traversaient la rivière avec beaucoup de précipitation, l’observateur, ne doutant point qu’ils ne fussent chassés par quelques sauvages ennemis, crut devoir renoncer au sommeil pour employer toute la nuit à s’éloigner. Le lendemain il passa devant le Sanguimon, grande rivière qui descend du sud. Cinq ou six lieues plus loin, il en laissa du même côté une plus petite, qu’on appelle la rivière des Macopines : c’est le nom d’une grosse racine, qui est un poison pour ceux qui la mangent crue, mais qui, étant cuite au feu pendant plusieurs jours, devient un bon aliment. Entre ces deux rivières, à distance égale de l’une et de l’autre, on trouve un marais, nommé Machoutin, qui est précisément la moitié du chemin entre Pimiteouy et le fleuve ; et lorsqu’on a passé la rivière des Macopines, on n’est pas long-temps sans apercevoir les bords du fleuve, qui sont extrêmement élevés ; mais il reste encore plus de vingt-quatre heures de navigation avant d’y entrer, parce qu’ici la rivière des Illinois varie depuis l’ouest jusqu’au sud par l’est. Il semble, suivant l’expression de l’observateur, que, fâchée de rendre à d’autres eaux le tribut des siennes, elle cherche à retourner vers sa source. Son embouchure vers le Mississipi est à l’est-sud-est.

Ce fut le 9, à deux heures et demie du soir,