Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/359

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mes même doivent être rouges. Quelquefois elles ne le sont que d’un côté ; et suivant leur disposition, on reconnaît à quelle nation ceux par lesquels ils est présenté veulent déclarer la guerre. Il ne paraît pas douteux que l’intention des sauvages, en faisant fumer dans le calumet ceux dont ils recherchent l’alliance ou le commerce, ne soit de prendre le soleil pour témoin et pour garant de leurs traités ; car on assure qu’ils ne manquent jamais d’en pousser la fumée vers cet astre. La grandeur et les ornemens des calumets qu’on présente aux personnes de distinction, et dans les occasions importantes, n’ont pas vraisemblablement d’autre motif que le respect qu’on doit aux supérieurs et aux grandes affaires. C’est aux Panis, nation établie sur les bords du Missouri, et qui s’étend assez loin vers le Nouveau-Mexique, que le soleil, suivant la tradition des sauvages, a donné le calumet : mais apparemment les Panis, comme beaucoup d’autres peuples, ont voulu relever par le merveilleux un usage dont ils étaient les auteurs, et tout ce qu’on peut conclure de cette opinion, c’est qu’étant peut-être les premiers de cette partie du continent de l’Amérique qui aient rendu un culte au soleil, ils sont aussi les premiers qui aient fait du calumet un symbole d’alliance.

Avant l’ouverture, et pendant toute la durée des négociations, le principal soin des sauvages est d’éloigner l’idée qu’ils fassent les premières