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mine il peut être mis en œuvre. La terre qui le produit ne demande pas non plus beaucoup de travail. C’est ordinairement une sorte d’argile de différentes couleurs, mêlée de veines de sable ou de gravier ; de sorte que dix hommes feraient plus dans ce pays que cent dans les plus riches mines du Pérou et du Brésil.

Les Nègres de Bambouk n’ont aucune notion des différences de la terre, ni la moindre règle pour distinguer celle qui produit l’or de celle qui n’en produit pas. Ils savent en général que leur pays en contient beaucoup, et qu’à proportion que le sol est plus sec et plus stérile il produit plus d’or. Ils grattent la terre indifféremment dans toutes sortes lieux ; et quand le hasard leur fait rencontrer une certaine quantité de métal, ils continuent de travailler dans le même endroit jusqu’à ce qu’ils le voient diminuer ou disparaître entièrement. Alors ils tournent leur travail d’un autre côté. Ils sont persuadés que l’or est un être malin qui se plaît à tourmenter ceux qui l’aiment (ce qui est très-vrai dans un sens moral) ; et que, par cette raison, il change souvent de domicile. Aussi, quand, après avoir remué quelques poignées de terre, ils ne trouvent rien qui réponde à leurs espérances, ils se disent l’un à l’autre sans aucune plainte, « Il est parti » : ensuite ils vont chercher plus de bonheur dans un autre lieu.

Si la mine est fort riche, et que, sans beaucoup de travail, ils soient satisfaits du produit,