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contraire, est partout arrosée de rivières et de ruisseaux dont les débordemens annuels arrosent les terres, les engraissent et fournissent assez d’humidité pour que les benteniers, les calebassiers, les tamariniers, les plus beaux acacias, et plusieurs autres arbres, y conservent leur verdure toute l’année. On en trouve d’une grosseur prodigieuse : quelques-uns portent des fruits que les Nègres trouvent fort bons, parce qu’ils y sont accoutumés, mais dont les blancs font peu de cas, à cause de leur acidité. Le miel y est très-commun et très-bon. Les Nègres n’en mangent jamais ; ils l’emploient à composer une boisson qu’ils nomment bedou, et qu’ils aiment beaucoup.

On y trouve un nombre infini de cabris, peu de moutons, mais beaucoup de vaches. Le pays est couvert d’excellens pâturages ; c’est une herbe très-fine que les bœufs mangent avec avidité.

Il y croît une espèce de pois nommée guerte, qui ressemblent parfaitement à nos pistaches ; ils ont le goût de la noisette, surtout lorsqu’on a soin de les sécher au four pour leur faire jeter leur huile. Ce légume croît en terre au bout de sa racine ; car à peine la fleur a-t-elle paru pendant deux jours, qu’elle se recourbe vers la terre et s’y insinue, pour que le germe y grossisse et achève de se développer hors de l’action de la lumière. Les Nègres font une grande consommation de ces