Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 2.djvu/146

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pistaches ; ils les mêlent avec leur millet, et l’estiment d’autant plus qu’elle sert admirablement leur paresse naturelle ; car il suffit d’ensemencer un terrain une fois pour recueillir trois récoltes pendant trois années consécutives, sans être obligé d’y faire le moindre travail. Ces pistaches se cultivent présentement en Amérique et dans les parties méridionales de l’Europe. On les nomme pistaches de terre ou arachide (arachis hypogœa). Du collet de la racine sortent des feuilles semblables à celles du trèfle.

On trouve au Bambouk une espèce de singes blancs, d’une blancheur beaucoup plus brillante que les lapins blancs de l’Europe ; ils ont les yeux rouges : on les apprivoise aisément dans leur jeunesse ; mais, lorsqu’ils avancent en âge, ils deviennent aussi méchans que les singes des autres pays. Jusqu’à présent il n’a pas encore été possible d’en apporter un vivant au fort Saint-Louis. Outre la délicatesse de leur constitution, ils paraissent chagrins lorsqu’ils sortent de leur pays, et leur tristesse va jusqu’à leur faire refuser toute sorte de nourriture.

Le renard blanc est un autre animal particulier au pays de Bambouk, et qui n’est pas moins ennemi de la volaille que celui de l’Europe ; sa couleur est un blanc argenté. Les Nègres en mangent la chair, et vendent la peau aux comptoirs français.

Les pigeons de Bambouk sont tout-à-fait