Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 2.djvu/147

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

verts, ce qui les fait prendre souvent pour des perroquets. On trouvé dans le même pays et dans les régions voisines un animal extraordinaire nommé ghiamala. Il se retire particulièrement à l’est de Bambouk, dans les cantons de Gadda et de Diaka. Ceux qui l’ont vu prétendent qu’il est plus haut de la moitié que l’éléphant, mais qu’il n’approche pas de sa grosseur. On le croit de l’espèce des chameaux, avec lesquels il a beaucoup de ressemblance par la tête et le cou. Il a d’ailleurs deux bosses sur le dos comme le dromadaire ; ses jambes sont d’une longueur extraordinaire, ce qui sert encore à le faire paraître plus haut ; il se nourrit, comme le chameau, de ronces et de bruyères, aussi n’est-il jamais fort gras ; mais les Nègres n’en mangent pas moins la chair lorsqu’ils peuvent le prendre. Cet animal pourrait devenir propre à porter les plus lourds fardeaux, si les Nègres étaient capables de l’apprivoiser. Aucun Européen ne l’a vu. On ne le connaît donc que par les rapports des Nègres, qui mêlent toujours des fables à tout ce qu’ils racontent. Suivant eux, le ghiamala est extrêmement féroce. La nature l’a pourvu de sept petites cornes fort droites, qui, dans leur pleine grandeur, sont longues chacune d’environ deux pieds. Il a la corne du pied noire et semblable à celle du bœuf ; sa marche est prompte et se soutient long-temps. C’est probablement la giraffe mal décrite.

Quoique le merle blanc passe pour une chi-