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sur du papier par les marabouts. Ces étuis sont de cuir en différentes formes, et passeraient dans tous les pays du monde pour un ouvrage curieux. Les mêmes ouvriers font des selles et des brides. Celles-ci, suivant le même auteur, sont aussi bien taillées que les brides d’Angleterre ; d’où l’on doit conclure qu’ils ont l’art de préparer le cuir : mais ils ne l’exercent que sur les peaux de boucs et de daims, qu’ils savent teindre aussi de différentes couleurs. Ils n’ont jamais pu parvenir à préparer les grandes peaux. Les plus ingénieux et les plus entendus s’imaginent, en maniant le drap d’Angleterre, qu’il est composé de leur cuir, mais qu’on se garde soigneusement de le travailler en leur présence, de peur qu’ils n’apprennent les secrets de l’Europe. Ils disent la même chose du papier et de quantité d’autres marchandises qu’ils croient faites de leurs dents d’éléphant. Moore assure qu’outre les selles, les brides et les étuis pour les grisgris, ils font des fourreaux d’épées, des sandales, des boucliers, des carquois avec beaucoup de propreté ; que leurs selles sont couvertes de beau maroquin rouge relevé de plaques d’argent, qu’elles ont des étriers fort courts, et qu’elles sont sans croupière.

Le troisième métier, suivant Jobson, consiste à préparer la terre pour faire les murs des édifices, et des vases de différentes sortes à l’usage de la cuisine. Pour tous les autres