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besoins, ils emploient des calebasses, excepté néanmoins pour leurs pipes, qui sont aussi de terre et d’une forme assez agréable. Ils y apportent d’autant plus de soin, que c’est un instrument d’usage continuel, sans lequel on ne voit guère paraître aucun Nègre de l’un ou de l’autre sexe. La partie de terre, qui est la tête, peut contenir une demi-once de tabac. La longueur du col est de deux doigts : On y insère un roseau qui a quelquefois plus d’une aune de long, et qui est le canal de la fumée.

Jobson ne donne que ces trois métiers aux Nègres ; mais Labat y joint les tisserans, et les regarde comme les premiers artisans du pays. Il met dans cette profession les femmes et les filles, qui filent le coton, qui le travaillent avec beaucoup d’adresse, qui le teignent en bleu ou en noir, ou qui lui laissent sa blancheur naturelle. Leur art se borne à ces trois couleurs. Elles ne peuvent donner à leurs pièces plus de cinq ou six pouces de largeur. La longueur est depuis deux aunes jusqu’à quatre ; mais elles savent les coudre ensemble pour les rendre aussi longues et aussi larges qu’on le désire.

Moore ne s’accorde pas ici tout-à-fait avec Labat. Les Iolofs, suivant ce voyageur anglais, font les plus belles étoffes du pays. Leurs pièces sont généralement longues de vingt-sept aunes, et n’ont jamais plus de neuf pouces de largeur. Ils les coupent de la longueur