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l’étendent et la resserrent à leur gré ; s’ils saisissent un homme avec cet instrument redoutable, ils le jettent presque aussi loin qu’on jette une pierre avec la fronde. C’est en vain qu’on croit pouvoir échapper par la fuite. Ils sont d’une vitesse surprenante ; les plus jeunes sont ordinairement les plus dangereux. La portée des femelles n’est que d’un petit à la fois ; ils se nourrissent de feuilles d’arbres et de fruits, qu’ils attirent jusqu’à leur bouche avec le secours de leur trompe. L’auteur, pendant tout le séjour qu’il fit chez les Nègres, ne découvrit pas d’autres quadrupèdes que ceux qu’on vient de nommer ; mais il vit un grand nombre d’oiseaux, et surtout quantité de perroquets, que les Nègres haïssent beaucoup, parce qu’ils détruisent leur millet et leurs légumes. Ces oiseaux ont beaucoup d’adresse à construire leurs nids ; ils ramassent quantité de joncs et de petits rameaux d’arbres dont ils forment un tissu qu’ils ont l’art d’attacher à l’extrémité des plus faibles branches ; de sorte qu’y étant suspendu, il est agréablement balancé par le vent. Sa forme est celle d’un ballon de la longueur d’un pied. Ils n’y laissent qu’un seul trou pour leur servir de passage lorsqu’ils veulent se garantir des serpens, à qui la pesanteur ne permet pas de les attaquer dans cette retraite.

Les femmes des Nègres ont l’humeur fort gaie, surtout dans leur jeunesse, et prennent beaucoup de plaisir à la danse et au chant. Le