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pressant un peu la membrane, on en fait sortir le musc qu’il contient.

Cette opération ne se renouvelle pas tous les jours, parce que la matière n’est pas assez abondante, surtout lorsque l’animal est renfermé. On y revient seulement une fois ou deux en trois jours, et l’on en tire chaque fois une dragme et demie de musc, ou deux dragmes au plus. Dans les premiers momens, il est d’un blanc grisâtre ; mais il prend bientôt une couleur plus brune. L’odeur en est douce et agréable à quelque distance, mais trop forte de près, et capable même de nuire à la tête ; aussi les parfumeurs sont-ils obligés de l’adoucir par des mélanges.

La plus grande partie du musc vient de Hollande, et de là passe en France et en Angleterre. On nourrit la civette d’œufs et de lait ce qui rend le musc beaucoup plus blanc que celui d Afrique et d’Asie, où elle ne vit que de chair. Au Caire, comme en Hollande, ce sont les Juifs qui se mêlent particulièrement de ce commerce.

Les lièvres et les lapins des mêmes contrées ressemblent entièrement à ceux d’Europe, et n’y sont pas moins en abondance.

Les Maures et les Nègres qui vivent entre le Sénégal et la Gambie sont fort bien pourvus de chevaux. On voit aux seigneurs du pays des barbes d’une beauté extraordinaire et d’un grand prix. Les Maures entendent parfaitement ce commerce. Au lieu d’avoine, ils nourrissent