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leurs chevaux avec de l’herbe et du maïs broyé. S’ils veulent les engraisser, ils réduisent le maïs en farine, dans laquelle ils mêlent du lait. Ils les font boire rarement. Le grand défaut de leurs chevaux est de n’avoir pas de bouche.

Le Sénégal et le pays de la Gambie produisent beaucoup d’ânes. Toutes sortes de bestiaux y sont dans la même abondance. Les bœufs y sont gros, robustes, gras et de très-bon goût ; les vaches y sont petites, mais charnues et fortes. Elles donnent beaucoup de lait ; et dans plusieurs cantons elles servent de monture. À Bissao, elles tiennent lieu de chevaux, et leur pas est fort doux.

Les moutons sont aussi en très-grand nombre. On en distingue deux sortes, les uns couverts de laine, comme ceux de l’Europe, mais avec des queues si grosses, si grasses et si pesantes, que les bergers sont obligés de les soutenir sur une espèce de petit chariot, pour aider l’animal à marcher. Lorsqu’on les à déchargées de leur graisse extérieure, elles passent pour un aliment fort délicat. Les moutons de la seconde sorte sont revêtus de poil comme les chèvres ; ils sont plus gros, plus forts et plus gras que les premiers. Quelques-uns ont jusqu’à six cornes de différentes formes. Leur chair est tendre et de bon goût.

Les chiens sont ici fort laids, la plupart sans poil, avec des oreilles de renard. Ils n’aboient jamais ; leur cri est un véritable hurlement, et les chiens étrangers qu’on amène dans le pays