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terre une scène d’horreur et d’épouvante. Des traces de soufre enflammé, qui paraissaient de tous côtés dans l’air, firent craindre à Philips que le feu ne prît au vaisseau ; cependant il s’accoutuma par degrés à ces affreux phénomènes ; et, dans la suite, en ayant éprouvé beaucoup d’autres, il se contenta, lorsqu’il était menacé de l’orage, d’amener toutes ses voiles et d’attendre patiemment que le feu du ciel, les flots et les vents eussent exercé leur furie, ce qui dure rarement plus d’une heure, et même avec peu de danger , surtout près des côtes de Guinée, où les tornados viennent généralement du côté de la terre. On les regarde comme un signe que la côte n’est pas éloignée.

À l’arrivée des deux vaisseaux sur la côte de Juida, le roi envoya au comptoir anglais deux de ses cabochirs ou nobles, chargés d’un compliment pour les facteurs. Philips et Clay, qui étaient déjà débarqués, firent répondre au monarque qu’ils iraient le lendemain lui rendre leurs devoirs. Cette réponse ne le satisfit pas. Il fit partir sur-le-champ deux autres de ses grands pour les inviter à venir le même jour, et les avertir non-seulement qu’il les attendait, mais que tous les capitaines qui les avaient précédés étaient venus le voir dès le premier jour. Sur quoi, dans la crainte de l’offenser, les deux capitaines, accompagnés de Pierson, chef du comptoir anglais et de leurs gens, se mirent en chemin pour la ville royale.