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entre le roi et les courtisans, qui doivent être ses juges. Ensuite il jure, en avalant le fétiche, que telle somme lui est due par celui qu’il a cité. On écoute le débiteur : si les juges ne sont pas satisfaits de ses raisons, il est condamné à payer la dette dans un certain temps, et forcé de s’y engager par un serment solennel, qu’il prononce en touchant la tête du roi. Le procès finit sans autre formalité. S’il manque d’un seul jour à l’exécution, il est obligé de payer une bande au roi, ou deux bandes, s’il est riche, pour avoir violé son serment. On lui donne ensuite une autre trêve, mais avec de nouvelles dépenses de la part du créancier. S’il manque à sa promesse après l’avoir renouvelée plusieurs fois, il court risque à la fin d’être déclaré insolvable ; après quoi il est vendu pour l’esclavage.

La sorcellerie, ou du moins le crime auquel les Issinois donnent ce nom, est punie par l’eau, c’est-à-dire que le coupable est noyé solennellement avec diverses marques de l’exécration publique. Ceux qui révèlent les secrets du conseil sont décapités sans cérémonie et sans espérance de grâce. Les esclaves, ou les prisonniers de guerre qui entreprennent de s’échapper, sont présentés au conseil du roi et des brembis, qui examinent d’abord les circonstances du crime. S’il paraît bien prouvé, le coupable est condamné à mort. Après lui avoir prononcé sa sentence, on lui lie les mains derrière le dos, et on lui met dans la bouche un