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les uns attirés par la curiosité, d’autres pour vendre leurs marchandises, entre lesquelles il se trouvait toujours quelques anneaux d’or. Ils apportèrent du coton cru et travaillé. La plupart des pièces étaient blanches, quelques-unes rayées de bleu, de rouge et de blanc. Ils avaient aussi de la civette, des peaux de l’animal du même nom, de gros singes et de petits, qu’ils donnaient à fort bon marché, c’est-à-dire pour la valeur de neuf ou dix liards. L’once de civette ne revenait pas à plus de neuf ou dix sous. Ils ne la vendaient point au poids, mais à la quantité.

Les caravelles étaient continuellement remplies d’une multitude de Nègres, qui ne se ressemblaient ni par la figure ni par le langage. Ils arrivaient et s’en retournaient librement dans leurs almadies, hommes et femmes, avec autant de Confiance que si l’on s’était connu depuis long-temps. Ils n’ont pas d’autres instrumens que leurs rames pour la navigation. Leur usage est de ramer debout, sans tenir les rames appuyées sur le bord de la barque. Elles sont de la forme d’une demi-lance, longues de sept ou huit pieds, avec une planche ronde, de la grandeur d’une assiette, qui est attachée à l’extrémité. Ils s’en servent fort adroitement au long des côtes et dans leurs rivières ; mais la crainte d’être pris par leurs voisins et vendus pour l’esclavage, ne leur permet guère de se hasarder trop loin dans la mer.

Cadamosto, s’étant aperçu que la fièvre com-