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barbe et les cheveux gris, ce qui marque, parmi les Nègres, une vieillesse fort avancée ; mais il n’en paraissait pas moins vigoureux, moins vif, ni moins poli : son nom était Baba Milé. Après les premiers complimens, il reçut le paiement des droits et les présens annuels ; c’étaient des étoffes noires et blanches de coton, quelques pièces de drap et de serge écarlate, du corail, de l’ambre jaune, du fer en barre, des chaudrons de cuivre, du sucre, de l’eau-de-vie, des épices, de la vaisselle, et quelques pièces de monnaie d’argent au coin de Hollande, avec un surtout de drap écarlate à la manière de Brandebourg, et deux boîtes pour renfermer la plus précieuse partie du présent. Le bouquenet reçut aussi les droits qui revenaient aux femmes du prince, et qui montaient à la moitié des premiers, sans oublier ce qui lui revenait à lui-même. Le kamalingo, ou le lieutenant général du roi, qui est ordinairement l’héritier présomptif de la couronne, vint recevoir à son tour le présent ou le droit annuel qui lui devait être payé. Tous ces présens pouvaient monter à la valeur de quinze ou dix-huit cents livres. Ensuite le bouquenet offrit au général, de la part du roi, trois grands bœufs ; et l’ayant invité à se rendre à la cour, il fit paraître les officiers qui étaient nommés pour le conduire. On avait déjà préparé un grand nombre de chevaux pour les gens de sa suite, et des chameaux pour transporter son bagage.