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les bords de la rivière de Casamansa, forment une nation sauvage qui ne ménage pas les étrangers. Ils ont peu de commerce avec les blancs, et ne vivent pas mieux avec leurs voisins, contre lesquels ils ont perpétuellement la guerre. Les Nègres des autres nations n’auraient pas la hardiesse de traverser le pays des Feloups, s’ils ne trouvaient l’occasion des voyageurs européens, qui n’y passent pas sans se mettre en état de ne craindre aucune insulte.

Cachao est une ville et une colonie portugaise située sur la rive sud du Rio San-Domingo, à vingt lieues de son embouchure. C’est le principal établissement que les Portugais aient dans ce pays, quoique les habitans, qui sont distingués par le nom de Nègres Papels, leur portent une haine mortelle ; aussi n’ont-ils rien négligé pour se fortifier du côté de la terre. Ils y ont un rempart bien palissadé, avec une bonne artillerie.

Les maisons de la ville sont de terre glaise, blanchies dedans et dehors. Elles sont fort grandes, mais leur hauteur n’est que d’un étage. Pendant la saison des pluies, elles sont couvertes de feuilles de latanier ; mais dans les temps secs on ne les couvre que d’une simple toile, qui suffit pour les garantir du soleil et de la rosée. Le climat est sujet à des rosées fort abondantes, surtout près d’une si grande rivière et dans un canton si marécageux. Il y a dans la ville une église paroissiale et un couvent de capucins. La paroisse