Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 2.djvu/94

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

est desservie par un curé et deux prêtres d’une ignorance égale à leur pauvreté. En 1700, le couvent des capucins n’en contenait que deux, qui étaient entretenus par le roi de Portugal. Ils sont soumis à l’évêque de San-Iago.

L’usage est de changer la garnison tous les trois ans, terme qu’elle attend toujours avec impatience ; car elle est si mal payée, que la plupart des soldats ne se font pas scrupule de voler pendant la nuit.

La rivière a plus d’un quart de lieue de largeur devant la ville. Elle est assez profonde pour recevoir des bâtimens de la première grandeur, si les dangers de la barre ne les arrêtaient à l’embouchure. Les deux rives sont couvertes d’arbres ; mais ceux de la rive du nord sont les plus beaux de toute l’Afrique, autant par l’excellence du bois que par leur hauteur et leur grosseur. On ferait de leur tronc un canot d’une seule pièce capable de recevoir le poids de dix tonneaux , et de porter vingt-cinq ou trente hommes. La marée remonte trente lieues au-dessus de Cachao. Il y pleut avec tant d’abondance , qu’on l’appelle le pot-de-chambre de l’Afrique, comme Rouen, dit l’auteur, est celui de la Normandie.

On ne peut sortir de Cachao pendant la nuit sans courir quelque danger. L’auteur parle ici d’une espèce de gens qu’il appelle des aventuriers nocturnes, et qui est fort re-