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La fumée et les cendres que lançait chaque éruption du jokul obscurcirent tellement l’air, que pendant une journée entière on ne vit pas le soleil dans tout le canton. Les cendres, qui suivaient le cours du vent, furent jetées à un éloignement incroyable. Le foin qui était dans la campagne, ainsi que l’herbe et une partie du poisson qu’on avait étalé pour sécher, en furent couverts. Heureusement, peu de temps après, il survint une pluie abondante qui dura un jour entier, qui rétablit une partie de ce qui avait été gâté. Le feu du volcan ne donnait pas toujours une flamme bien claire. Il ne paraissait d’abord que des bouffées qui s’élançaient avec violence ; bientôt après on apercevait une colonne de fumée extraordinairement épaisse, qui répandait une odeur sulfureuse et très-forte. Le feu, vraisemblablement, était étouffé de temps en temps par des monceaux de neige et de glace qui se précipitaient dans le gouffre ; c’est ce qui occasionait une interruption dans la flamme, et un redoublement de fumée et d’exhalaisons.

La durée, entière de cette inondation fut de trois jours, et ce ne fut qu’après ce temps qu’on put passer sur les montagnes comme auparavant.

À l’égard des autres volcans, le mont Hécla, que l’on a toujours compté parmi les plus fameux de l’univers, à cause de ses éruptions terribles, est aujourd’hui un des moins dangereux de l’Islande. Les monts Katlegiaa, dont