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l’ouverture est apparente, perce à travers des pierres et des crevasses. Elles ne lancent leurs eaux qu’environ à la hauteur de deux pieds au-dessus de terre. La troisième a une ouverture pratiquée dans une roche fort dure, et si exactement arrondie, qu’on la croirait un ouvrage de l’art ; ce qui lui donne beaucoup de ressemblance avec une chaudière de brasseur. Lorsque cette fontaine a bouillonné, elle lance l’eau à dix ou douze pieds de hauteur, et, retombant ensuite dans l’ouverture, elle s’enfonce de quatre pieds. On peut alors s’en approcher pour la considérer à son aise ; mais il faut se retirer avant que l’eau remonte, et l’on en est averti par trois bouillonnemens. Le premier élève l’eau à la moitié de la distance qui est entre la surface et l’ouverture ; par le second, elle monte jusqu’à l’ouverture même ; le troisième forme un jet de la hauteur marquée ci-dessus, et retombe aussitôt, comme on a dit, à quatre pieds au-dessous du niveau de l’ouverture. Pendant que l’eau de cette source reprend son état naturel, la fontaine, de l’autre côté, jette de l’eau puis celle du milieu, et ainsi de suite, dans un ordre constant et alternatif.

Le mouvement perpétuel et régulier de ces trois sources n’est pas la seule chose qu’on y remarque ; leurs eaux produisent encore des effets singuliers qui ne sont pas moins surprenans. Si l’on met de l’eau de la grande fontaine dans une bouteille, on la voit sortir de la bouteille deux ou trois fois au même instant que la