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source lance son eau, et ce jeu continue aussi long-temps que dure l’effervescence de l’eau qui est dans la bouteille. Après le second ou le troisième bouillonnement, elle devient tranquille et froide. Lorsqu’on bouche la bouteille après l’en avoir remplie, elle éclate en morceaux au premier jet de la source, Horrebow dit s’être assuré de ce phénomène par plusieurs expériences. Lorsque l’on peut approcher de la grande source, et que l’on y jette quelque chose de quelque nature que ce soit, et même du bois, elle l’entraîne au fond ; mais aussi, lorsqu’elle rejette l’eau, elle lance le bois et les pierres pardessus ses bords, et même à quelques pas de son ouverture. On a quelquefois éprouvé sa force en y jetant des pierres aussi grosses et aussi pesantes qu’un homme vigoureux pouvait en porter : elles occasionaient un grand bruit dans la fontaine ; mais bientôt elles cédaient à la violence du bouillonnement ; et, malgré leur pesanteur, elles étaient rejetées hors de l’ouverture.

De l’eau que cette source lance en l’air il se forme un petit ruisseau qui se refroidit dans son cours, et va se jeter dans une rivière à peu de distance de là. Cette eau n’a que très-peu de goût minéral, et elle est fort bonne à boire lorsqu’elle est froide. Le terrain des environs donne toujours de bons pâturages, excepté à huit ou dix pieds autour des trois sources, où le sol est très-pierreux.

La ferme près de laquelle coulent les eaux