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ment çà et là de petits bouquets ; mais, généralement parlant, on peut dire qu’ils sont assez rares relativement à l’étendue de l’Islande. Outre ces bois, il y a des broussailles et des arbrisseaux qui donnent assez d’ombrage pour garantir du soleil une personne ou deux. Le genévrier et d’autres arbustes de cette espèce sont fort communs. Nous ne faisons ici mention de ces productions peu considérables que parce qu’elles offrent aux habitans des ressources pour faire du charbon à l’usage des forges. Les habitans riverains en ont de bien plus sûre dans les arbres que la mer amène tous les ans en grande quantité sur les côtes de leur île.

En creusant la terre de côté et d’autre, on trouve des souches pouries et de vieilles racines qui indiquent qu’il y a eu anciennement des bois en bien des lieux où il n’en existe plus actuellement. Quelquefois on en rencontre une espèce fort singulière, que l’on nomme sutur brand, noir tison. Ce bois est toujours à une grande profondeur, en morceaux larges et minces comme de grandes tablettes, et communément entre de grosses pierres qui le couvrent par-dessus et par-dessous. Il est d’une pesanteur singulière, fort dur, noir comme l’ébène, et ondé. « Je fus extrêmement surpris, dit Horrebow, lorsque j’en vis pour la première fois, et plus encore lorsqu’on m’assura de quelle manière il se trouvait dans les pierres. Je doutai que ce fût du bois, et je crus devoir le mettre au rang des pétrifications ; mais comme je fis