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brable d’oiseaux de proie qui voltigent au-dessus des malheureuses sardines, et qui remplissent l’air de cris perçans. À chaque instant quelques-uns de ces oiseaux se détachent, s’élancent dans les eaux comme un trait, s’y enfoncent assez profondément, et remontent avec leur proie dans le bec. »

Des poissons bien plus utiles aux Islandais que les harengs et les sardines, ce sont la morue, qu’ils appellent tork, le ling, l’égrefin, le merlus, et tous ceux que nous avons nommés au commencement de ce paragraphe.

La morue est trop connue pour qu’il soit besoin d’en donner la description. Sa chair est d’un goût si excellent, qu’il passe partout pour un mets délicieux. Les Islandais pêchent ce poisson à l’hameçon, en y attachant pour amorce un morceau de moule, de poisson ou de viande crue. On remarque que la morue a reçu de la nature une facilité de digérer singulière. Tout poisson qu’elle mange est digéré en moins de quatre heures. L’écaille des crabes qu’elle avale devient dans son estomac aussi rouge que si elle était bouillie.

C’est avec la morue, le ling et l’égrefin, que les habitans préparent le flackfiskur et le hengefiskur, deux sortes de poissons séchés, auxquels on donne le nom général de stockfich, en Allemagne. Le détail de la façon dont on prépare ces poissons apprendra en même temps ce que c’est que le flackfiskur et le hengefiskur, et en quoi ils diffèrent l’un de l’autre.