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ayant eu un gros morceau de cette pierre noire d’Islande, en fit faire une jatte avec son couvercle ; et l’on prétend, dit Anderson, qu’il fallut quatre ans pour l’achever. Communément on en fait des manches de couteaux, des colliers, des boucles d’oreilles, et toutes sortes de bijoux qui entrent dans la parure des femmes en temps de deuil.

Le soufre se trouve abondamment en deux endroits de l’Islande : savoir, dans le district de Husevig, au canton du nord, et près de Krysevig dans la partie méridionale, au quartier de Guedbringe. Ces lieux sont secs et ardens ; on voit des vapeurs s’en élever sans cesse, et presque toujours il se trouve aux environs quelque source chaude. Lorsqu’on a découvert un terrain de cette nature, on trouve le soufre non-seulement sur les rochers et sur les montagnes mais même dans la plaine et assez loin du pied de la montagne. Il y a toujours sur le soufre une couche de terre stérile, ou, pour mieux dire, de limon ou de sable. Cette terre est de différentes couleurs : blanche, jaune, verte, rouge et bleue. Sous la croûte de terre on trouve le soufre, qu’on lève avec des bêches et des pelles. Souvent il faut que les ouvriers creusent la terre jusqu’à trois pieds pour trouver de bon soufre ; mais ils ne peuvent creuser à une plus grande profondeur, ils y auraient trop chaud, et l’ouvrage serait trop pénible : ce qui serait d’autant plus désavantageux, qu’ailleurs ils peuvent en prendre des provisions suffisantes