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on les fait sécher ensuite, puis on les coud de manière que les souliers emboîtent exactement le pied et n’ont point de talons. On les assujettit encore au moyen de quatre courroies fort minces de peau de mouton ; deux de ces courroies, attachées au derrière du soulier, se lient par-devant au-dessus du coude-pied ; les deux autres partent des deux côtés, nommés communément oreilles, et après avoir fait un tour par-dessous la chaussure, se lient de même au bout du pied.

L’usage des chemises n’est point inconnu à ces insulaires, mais il n’est pas général. On en porte de flanelle légère ou de grosse toile. Lorsque les hommes vont à la pêche, ils ont des habits de peau de mouton ou de veau, qu’ils mettent par-dessus leurs habits ordinaires, et qu’ils ont soin de frotter avec du foie ou de la graisse de poisson, ce qui exhale une odeur très-désagréable.

Les habitations des Islandais, sans être ni magnifiques ni élégantes, sont commodes, et ils y trouvent toutes leurs aisances à proportion de leurs facultés. On trouve dans notre auteur danois la description d’une maison ordinaire de paysan, dont quelques détails suffiront pour montrer combien ces insulaires sont éloignés de l’état de barbarie dans lequel on les a toujours représentés ; car rien ne prouve mieux qu’une nation est civilisée que son industrie à se vêtir, à se loger et à se nourrir le plus avantageusement qu’il lui est possible.