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l’opinion générale, qui n’admettait en Islande que l’été et l’hiver.

Le printemps y est doux et agréable ; l’été n’incommode point par des chaleurs excessives ; l’automne est mêlé de temps pluvieux et de beaux jours ; l’hiver commence au mois de décembre, et amène quelquefois beaucoup de neige ; mais les plus grands froids se font sentir communément au mois de février ou de mars.

Aux rigueurs de l’hiver se joint encore le désagrément de la courte durée des jours ; mais il n’est pas vrai que les ténèbres y règnent plusieurs mois de suite, comme toutes les géographies le débitent. On doit faire attention d’abord que les jours ne peuvent être égaux dans toute l’île ; mais qu’ils sont plus courts en hiver et plus longs en été, suivant que les lieux sont plus septentrionaux, et plus longs en hiver et plus courts en été, suivant que les lieux sont plus méridionaux.

Horrebow nous assure, d’après le témoignage des gens habiles et lettrés qui ont habité la partie septentrionale de l’île, que dans le jour le plus court de l’hiver le soleil paraît environ une heure sur l’horizon, et que la clarté y règne près de quatre heures. Il peut se faire aussi que dans les extrémités les plus septentrionales, comme, par exemple, à la pointe du Norden-Strand et de Kisefiords-Syssel, le soleil ne se montre pas pendant quelques jours ; mais cependant on n’y reste point dans l’obscurité. Au moyen de la réfraction, on y a des crépus-