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semée de cavités profondes, cachant dans son sein des amas de minéraux, des matières vitrifiées et bitumineuses, et s’élevant de tous côtés du milieu de la mer qui la baigne en forme d’un cône court et écrasé ; sa surface ne présente à l’œil que des sommets de montagnes blanchis par des neiges et des glaces éternelles ; et plus bas, l’image de la confusion et du bouleversement. C’est un énorme monceau de pierres et de rochers brisés et aigus, quelquefois poreux et à demi calcinés, souvent effrayans par la noirceur et les traces du feu qui y sont encore empreintes. Les fentes et les creux de ces rochers ne sont remplis que d’un sable rouge, noir et blanc ; mais dans les vallées qui séparent les montagnes on trouve des plaines vastes et agréables, où la nature, qui mêle toujours quelques adoucissemens à ses fléaux, laisse un asile supportable à des hommes qui n’en connaissent point d’autre, et au bétail une nourriture abondante et très-délicate. »

On croit, avec assez de fondement, que c’est la vue de ces glaces dont le sommet des montagnes et la plus grande partie des côtes de l’île sont presque perpétuellement couverts, qui lui a fait donner le nom d’Is-Land, mot norvégien qui signifie pays de glace.

Le climat de cette île est en général le même qu’en Suède et en Danemarck. Les observations météorologiques de Horrebow le démontrent clairement ; il résulte de leur examen que les quatre saisons y sont très-distinctes, contre