Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 21.djvu/175

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mènes au Groënland les conduisent au baptême en quatre semaines ; quoique tel Groënlandais pourrait être des années entières avant de bien digérer cette préparation.

On baptise les catéchumènes plusieurs à la fois, en certains jours solennels. Le missionnaire les exorcise par l’imposition des mains, et, délivrant leurs âmes de la puissance du démon, il les réclame au nom du Christ. Mais n’est-ce pas l’histoire de ce possédé de l’Évangile dont l’âme fut à peine délivrée d’un démon qu’aussitôt il y en entra sept autres pires que le premier ? En effet les missionnaires herrnhuters semblent ne retirer les Groënlandais des ténèbres du paganisme que pour les infecter des erreurs du luthéranisme.

Pour la communion, il faut, dit l’auteur, non pas une connaissance spéculative, mais une connaissance pratique ou animée, qui consiste dans une vie de lumière, un profond sentiment de la pauvreté d’esprit, une faim et une soif intérieures pour les choses divines ; en un mot, dans un état de l’âme qui rend les mystiques herrnhuters sublimes à leurs yeux, et ridicules aux yeux de tout le monde. Quand on est préparé par de fréquentes instructions au grand mystère, on est admis à voir administrer la communion. Jusqu’à ce moment, on n’en est pas même témoin, de peur de donner accès à des réflexions inutiles, et souvent dangereuses. On prévient ces doutes par des conférences secrètes. Deux époux qui veulent être admis au