corruption générale des hommes, soit qu’ils vivent dans des pays froids ou chauds, en nations policées ou en peuplades sauvages ; c’est la corruption mutuelle des deux sexes qui a engagé les frères de l’Unité à les séparer…. » Les Groënlandais, dit Crantz, malgré leur réserve ou leur froideur extérieure, ne sont pas exempts de cette dépravation naturelle : on croyait qu’il serait impossible de les en corriger ; mais depuis que les filles, n’étant pas fort heureuses avec des maris qui les épousaient par force, ont consenti à vivre ensemble à part, les jeunes garçons ont suivi leur exemple, et ces classes ou bandes se sont multipliées par le penchant à l’imitation. La religion préside à ces séparations : elle les entretient par des instructions. Il y en a pour chaque classe. Le dimanche on assemble les nourrices, qui viennent à l’instruction avec leurs enfans à la mamelle. Le missionnaire leur fait chanter des cantiques relatifs à leur fonction maternelle, et leur donne quelques leçons sur la manière d’élever ou de préparer leurs nourrissons à la religion.
Ceux-ci, parvenus à l’âge de quatre ans, passent au sevrage à la classe de l’enfance. Les garçons et les filles séparées ont leur instruction à part chaque dimanche, et le catéchisme tous les jours. Les plus jeunes apprennent à lire, et les plus grands à écrire. Leurs premiers livres d’école sont les vies édifiantes de quelques enfans chrétiens. Quand ils sont plus avancés, on leur donne le catéchisme de Lu-