Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 21.djvu/228

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nous lançaient des pierres et prenaient la fuite. Nous passâmes à pleines voiles au milieu d’eux ; mais ils surent éviter nos vaisseaux avec beaucoup d’adresse. Nous vîmes aussi dans leurs canots des femmes qui pleuraient et s’arrachèrent les cheveux, probablement parce que nous avions tué leurs maris.

» Ces peuples ne connaissent aucune loi, et ne suivent que leur propre volonté. Il n’y a parmi eux ni roi ni chef ; ils n’adorent rien, et vont tous nus. Quelques-uns d’entre eux ont une longue barbe, des cheveux noirs noués sur le front, et qui leur descendent jusqu’à la ceinture. Ils portent aussi de petits chapeaux de palmier. Ils sont grands et fort bien faits. Leur teint est d’une couleur olivâtre ; mais on nous dit qu’ils naissaient blancs, et qu’ils devenaient bruns avec l’âge. Ils ont l’art de se colorer les dents de rouge et de noir, ce qui passe chez eux pour une beauté. Les femmes sont jolies, d’une belle taille, et moins brunes que les hommes. Elles ont les cheveux fort noirs, plats et tombant à terre. Elles vont nues comme les hommes, si ce n’est qu’elles couvrent leurs parties sexuelles avec un tablier étroit, fait de toile, ou plutôt d’une écorce mince comme du papier, qu’on tire de l’aubier du palmier. Elles travaillent dans leurs maisons à faire des nattes et des corbeilles avec des feuilles de palmier, et d’autres ouvrages semblables pour l’usage domestique. Les uns et les autres s’oignent les cheveux et tout le corps d’huile de coco,