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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 21.djvu/229

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et d’une petite plante (raphanus oleifer).

» Ce peuple se nourrit d’oiseaux, de patates, d’une espèce de figues longues d’un demi-pied (bananes), de cannes à sucre, et d’autres fruits semblables. Leurs maisons sont de bois, couvertes de planches, sur lesquelles on étend les feuilles de leurs figuiers (bananiers), longues de quatre pieds. Ils ont des chambres assez propres, avec des solives et des fenêtres ; et leurs lits, assez doux, sont faits de nattes de palmier très-fines, étendues sur de la paille assez molle. Ils n’ont pour toute arme que des lances garnies par le bout d’un os pointu de poisson. Les habitans de ces îles sont pauvres, mais très-adroits, et surtout voleurs habiles ; c’est pourquoi nous les appelâmes îles des Larrons (islas de los Ladrones).

» Leur amusement est de se promener avec leurs femmes dans des canots semblables aux gondoles de Fusine près de Venise ; mais ils sont plus étroits ; tous sont peints en noir, en blanc ou en rouge. La voile est faite de feuilles de palmier cousues ensemble, et a la forme d’une voile latine. Elle est toujours placée d’un côté ; et du côté opposé, pour donner un équilibre à la voile, et en même temps pour soutenir le canot, ils attachent une grosse poutre pointue d’un côté, avec des perches, en travers pour lui servir d’appui. C’est ainsi qu’ils naviguent sans danger. Leur gouvernail ressemble à une pelle de boulanger, c’est-à-dire que c’est une perche au bout de laquelle est attachée une