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meilleur et plus fort que le vin de palmier. En un mot, cette île fut pour nous une terre promise. Elle est par 9° 20′ au nord de la ligne équinoxiale. »

On fit alliance avec le roi, en observant, de même que dans les autres îles, la cérémonie de se tirer du sang et de s’en frotter. « Les habitans de Palaoan, selon le récit de Pigafetta, vont nus comme tous ces peuples ; mais ils aiment à s’orner de bagues, de chaînettes de laiton et de grelots ; ce qui leur plaît néanmoins le plus est le fil d’archal, auquel ils attachent leurs hameçons. Presque tous cultivent leurs propres champs ; ils ont des sarbacanes et de grosses flèches de bois, longues de plus d’une palme, et garnies d’un harpon. Quelques-unes ont la pointe d’une arête de poisson, et d’autres de roseau empoisonné avec une certaine herbe. Ces flèches sont garnies par le haut, non de plumes, mais d’un bois fort mou et fort léger. Au bout des sarbacanes ils attachent un fer, et quand ils n’ont plus de flèches, ils se servent de la sarbacane en forme de lance.

» Ils ont aussi d’assez grands coqs domestiques, qu’ils ne mangent pas, par une espèce de superstition ; mais ils les entretiennent pour les faire combattre entre eux. À cette occasion l’on fait des gageures, et l’on propose des prix pour les propriétaires des coqs vainqueurs.

» On navigua ensuite au sud-ouest ; on reconnut une grande île (Bornéo) dont on suivit la côte pendant cinquante lieues avant de