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filles. Raja Sultan Mansour avait vingt-six enfans, dont huit garçons et dix-huit filles. Il y avait dans l’ile de Tidor une espèce d’évêque (moufti), qui avait quarante femmes et un grand nombre d’enfans.

» Les maisons des insulaires sont construites comme celles des îles que nous avions déjà vues, mais moins élevées au-dessus de terre, et entourées de cannes en forme de haie. Les femmes de ce pays sont laides ; elles vont nues comme celles des autres îles, n’ayant que les parties sexuelles couvertes d’un pagne fait d’écorce d’arbre. Les hommes vont également nus, et, malgré la laideur de leurs femmes, ils en sont très-jaloux. Ils étaient surtout fâchés de nous voir quelquefois arriver à terre avec nos brayettes ouvertes, parce qu’ils s’imaginaient que cela pourrait donner des tentations à leurs femmes. Tout le monde va pieds nus.

» Pour faire leurs étoffes d’écorce d’arbre, ils prennent un morceau d’écorce et le laissent dans l’eau jusqu’à ce qu’il s’amollisse. Ils le battent ensuite avec des gourdins pour l’étendre en long et en large autant qu’ils le jugent convenable ; de façon qu’il devient semblable à une étoffe de soie écrue, avec des fils entrelacés intérieurement comme s’il était tissu.

» Ils font leur pain avec le bois d’un arbre qui ressemble au palmier. Ils prennent un morceau de ce bois, et en ôtent certaines épines noires et longues. Ensuite ils le pilent et en