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font du pain qu’ils appellent sagou. Ils font provision de ce pain pour leurs voyages de mer. »

Pigafetta décrit avec assez d’exactitude le giroflier, le muscadier et le gingembre. Il dit que chaque habitant possède quelques girofliers, auxquels il veille lui-même, et dont il va recueillir les fruits, mais sans en soigner la culture. Dans chaque île, on donne un nom différent aux clous de girofle. On les appelle ghomodes à Tidor, bongalavan à Sipangan, et chianche aux Moluques.

Le roi de Bachian obtint du roi de Ternate la permission de descendre à terre pour conclure une alliance avec les Espagnols ; cette permission était nécessaire, parce que l’étiquette ne permet pas qu’un roi mette le pied sur la terre d’un autre. Le roi de Bachian promit de réserver pour les Espagnols tous les clous de girofle que les Portugais avaient laissés dans son île. Il en aurait volontiers donné une très-grande quantité ; mais les bâtimens étaient déjà si chargés, qu’ils n’en purent prendre que deux bahars.

Il donna aussi pour le roi d’Espagne deux oiseaux de paradis. Pigafetta, en les décrivant, dit qu’ils ont des pieds et des jambes comme les autres oiseaux : ainsi il était bien éloigné de partager l’erreur des écrivains qui, cent ans plus tard, soutenaient encore que cet oiseau miraculeux ne pouvait se reposer sur les arbres, parce qu’il n’avait pas de pieds. Pigafetta parle aussi des perroquets blancs, appelés catara, et