Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 21.djvu/301

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’île de Malloua est par 8° 30′. Les Espagnols avaient déjà des pilotes des Moluques ; ils prirent encore, à Malloua, un homme qui se chargea de les conduire à une île abondante en vivres.

Un des pilotes moluquois raconta aux Espagnols que dans ces parages il y avait l’île d’Aroucheto, dont les habitans n’ont pas au delà d’une coudée de haut, et dont les oreilles sont aussi longues que tout leur corps ; de sorte que, lorsqu’ils se couchent, l’une leur sert de matelas, et l’autre de couverture. Ils ont les cheveux coupés, et vont tout nus. Leur voix est aigre ; ils courent avec beaucoup d’agilité ; ils habitent sous terre, vivant de poisson, et d’une espèce de fruit qu’ils trouvent entre l’écorce et la partie ligneuse d’un arbre. Ce fruit, qui est blanc, et rond comme les confitures de coriandre, se nomme ambulon. Nous aurions volontiers visité cette île, dit Pigafetta, si les bancs de sable et les courans ne nous en avaient pas empêchés.

Le 25 janvier 1522, les Espagnols, ayant parcouru cinq lieues au sud-sud-ouest, parvinrent à Timor. Ils furent obligés de s’emparer d’un chef pour se procurer des vivres. En le renvoyant à terre, ils lui firent des présens, ce qui leur acquit son amitié.

Les mœurs et les productions de cette île ressemblaient à celles des archipels que les Espagnols avaient déjà visités ; mais ce qu’elle offre de particulier est le sandal blanc, qui est