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Ces insulaires avaient bien accueilli les Espagnols. Ils ne leur avaient pas donné de sujet de plainte, comme à Magellan, par leurs nombreux larcins : quelle fut la récompense de tant de tant de bonhomie ? Salazar, après être resté cinq jours à Saypan, en enleva furtivement onze hommes pour travailler à la pompe, car son navire faisait eau de toutes parts. Dans cette occurrence, Salazar méritait le nom de brigand. Il est de toute justice de le lui donner, puisque les insulaires avaient été flétris de la dénomination injurieuse de larrons.

Salazar, après cet exploit, prit le chemin des Moluques ; mais il mourut en chemin. Le commandement fut disputé entre Martin Iniguez et Fernand Bastumante, qui avait déjà fait le tour du monde avec Magellan. Iniguez l’emporta, et conduisit le navire à Mindanao, où il arriva le 2 octobre, et alla ensuite à Gilolo et à Tidor.

Lorsque la flotte de Loaysa fut dispersée par les vents, un des petits vaisseaux et une patache restèrent ensemble. Ils furent désolés de la disparition des autres bâtimens, parce que leurs canots avaient été enlevés, et qu’ils étaient mal pourvus de vivres. On ne prenait pas de poissons ; on était réduit à vivre des oiseaux qui venaient se percher sur les vergues. Le 11 juillet, étant à au nord de la ligne, les Espagnols aperçurent une terre ; ils prirent quelques poissons qui leur apportèrent du sou-