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à son nouvel ami à faire le signe de la croix, et à prononcer Jésus-Marie. La bonne intelligence s’était tellement rétablie entre les deux peuples, que chaque Espagnol avait son ami particulier. Ils se promenaient familièrement ensemble, et ne se séparaient qu’en se serrant la main et se nommant amigos ; enfin, tous les insulaires virent avec chagrin les préparatifs de départ des Espagnols.

Cette île est haute dans le milieu ; les naturels ont le teint beaucoup plus foncé que ceux de la Madalena ; d’ailleurs ils leur ressemblent en tout, et parlent la même langue. Les femmes ont le teint plus clair que les hommes, le visage joli, les mains petites et bien faites, la taille bien prise. Elles sont vêtues, de la poitrine en bas, d’un tissu fin d’écorce de palmier. L’air de santé de tous ces insulaires ne permettait pas de douter de la douceur et de la salubrité de leur climat.

Leur village est disposé sur deux lignes ; un pavé règne le long des maisons ; le reste forme une place bordée d’arbres touffus. Les maisons paraissent communes à plusieurs familles, si l’on en juge du moins par le grand nombre de places pour coucher marquées dans chacune. Ces maisons sont élevées au-dessus du sol ; elles ont des toits pointus comme celles d’Europe ; les portes sont basses, et les fenêtres percées vis-à-vis dans le mur opposé.

À quelque distance de ce village, les Espagnols virent une enceinte de palissade ouverte