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à l’ouest, et disposée autour d’une maison dont la porte était tournée au nord ; ils y trouvèrent des figures de bois grossièrement sculptées, devant lesquelles étaient posées des offrandes. Les Espagnols prirent un cochon, et se disposaient à enlever le reste des provisions, lorsque les Indiens les arrêtèrent en leur faisant signe de n’y pas toucher, parce que c’étaient les mets des dieux qu’il fallait respecter.

Leurs pirogues sont creusées avec beaucoup de soin dans un seul tronc d’arbre, et recouvertes de planches liées au corps du bâtiment par des cordes d’écorce de cocotier. Quelques-unes contiennent jusqu’à trente ou quarante rameurs. Ils les façonnent avec des outils faits des arêtes de gros poissons et de coquillages aiguisés sur de gros cailloux.

Les Indiens, voyant un nègre avec les Espagnols, montrèrent le sud, faisant entendre qu’il s’y trouvait des pays habités par des hommes de cette couleur ; qu’ils allaient quelquefois les combattre dans leurs grandes pirogues, et que ces nègres se servaient de flèches. Mais la difficulté de se comprendre réciproquement s’opposait à ce qu’on pût prendre des renseignemens bien positifs.

Mendaña prit possession de l’archipel au nom du roi d’Espagne, le nomma las Marquesas de Mendoça, en l’honneur du vice-roi du Pérou, et fit élever sur le rivage quatre croix, sur l’une desquelles on grava l’année du voyage et le jour de prise de possession.