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qu’il ne fallait plus les tirer qu’aux jambes et au visage, et réussirent à en blesser plusieurs.

Barreto, après avoir pourvu de son mieux aux besoins du camp, retourna sur son bord et envoya pour la troisième fois la frégate à la recherche de l’amirante. Le capitaine, à son retour, amena huit jeunes gens bien faits, et rapporta aussi de cette course quelques grandes coquilles d’huîtres perlières. On se saisit ensuite de trois Indiennes et de six enfans de l’île de Santa-Cruz. On prétendait les garder en otage pour mettre fin aux attaques continuelles des insulaires. Les maris vinrent les visiter plusieurs fois ; d’autres insulaires se joignirent à eux, et demandèrent ces femmes. Les Espagnols étaient les plus faibles, ils se montrèrent justes et humains ; ils les rendirent. Les Indiens partirent, à ce qu’il parut, satisfaits et contens.

Cependant la blessure de Barreto empira : il mourut le 2 de novembre. L’équipage était excédé de fatigues et de maladies. Une poignée d’Indiens bien résolus aurait suffi pour achever la ruine du nouvel établissement. Il fut en conséquence décidé que l’on y renoncerait. Après avoir achevé la provision d’eau et de bois, tout le monde se rembarqua le 7 de novembre.

La gouvernante, ayant assemblé les pilotes de la flotte, les consulta sur la route à tenir pour aller à la recherche de l’île San-Christoval,