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frères exaucèrent leurs vœux ; trop contens de garder une de ces familles, avec la promesse que leur firent la plupart de ces sauvages, de retourner l’hiver suivant vivre avec eux pour entendre la parole de Dieu.

Mais lorsque le temps de la pêche dispersait les Groënlandais, les frères profitaient de la belle saison pour faire leurs courses apostoliques. Ils les commencèrent cette année dès le mois de février, en traînant ou portant leurs bateaux à travers les glaces. Jean Beck, l’un de ces frères unis, se rendit à Kanghek, où la disette avait rassemblé plusieurs familles. Il avait avec lui Manghek et Kaiarnak, qui l’aidèrent à catéchiser leurs compatriotes ; mais ils n’y réussirent pas assez pour ne pas souhaiter de retourner à Neu-Herrnhut ; c’était l’habitation des frères.

De leur côté, les missionnaires danois voulaient continuer leurs visites annuelles ; mais souvent ils ne le pouvaient pas faute de bateau et de matelots : ainsi les frères se firent un devoir de zèle et de reconnaissance de les conduire eux-mêmes et de leur rendre une partie des bons offices qu’ils avaient reçus d’Égède et de ses compagnons. Crantz, membre de la congrégation des Herrnhuters, dit que ses confrères étaient quelquefois mieux accueillis des sauvages que les pasteurs du Danemarck, parce qu’ils se rendaient plus familiers, et que leur langage était plus à la portée de ce peuple grossier. Cependant leurs instructions ne faisaient